Rupture avec l’Iran: le «réseau Tajideen» au centre des accusations marocaines
Des milices du Hezbollah à la parade. EPA
Ce serait par esprit de « vengeance », selon les propres termes de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, que le Hezbollah libanais a décidé de passer à l’action en fournissant « il y a un mois » des missiles anti-aériens SAM-9, SAM-11 et Strela de fabrication russe au Polisario, ainsi que l’envoi à Tindouf d’artificiers et d’instructeurs pour la formation de ses troupes aux techniques de guérilla urbaine.
Ce « tournant », dans une conspiration trilatérale entre l’Iran, le Hezbollah et le Polisario débutée un an auparavant lorsqu’un comité formé au Liban sous les auspices du Hezbollah pour soutenir « le peuple sahraoui », selon Bourita, aurait une raison précise : l’arrestation à Casablanca le 12 mars 2017, lors d’une opération menée de concert par les services marocains et la CIA, de Kassim Tajideen (ou Tajeddine), 63 ans, un financier belgo-libanais du Hezbollah, né dans une famille chiite d’extraction modeste du sud-Liban et désigné par le Trésor américain comme « terroriste international » depuis mai 2009. Une accusation assortie de sanctions qui le privaient en grande partie de toute transaction financière à l’international depuis des années et ses avoirs avoisinant les 10 millions de dollars gelés aux Etats-Unis. La désignation l'avait nommé « contributeur financier important » au Hezbollah, selon le procureur général adjoint par intérim Kenneth Blanco.
Une cavale de huit ans en soutien du Hezbollah
Kassim Tajideen avait été intercepté à la demande des autorités américaines grâce à des renseignements de Langley et sur mandat d’Interpol, alors qu’il était en escale à l’aéroport Mohammed V de Casablanca dans son trajet de la Guinée vers Beyrouth.
Cinq jours auparavant, soit le 7 mars, un procureur américain du district de Columbia avait accusé Kassim Tajideen de « fraude, conspiration, blanchiment d'argent et violation des règlements sur les sanctions internationales antiterroristes ». Selon l’acte d’inculpation, celui-ci avait en 2010, 2012 et 2014, « fourni des dizaines de millions de dollars au Hezbollah dans le cadre de transactions illégales à travers des sociétés établies aux Etats-Unis » et d’avoir « fraudé l’Etat américain à travers son empire commercial en Afrique, au Liban et aux Emirats Arabes Unis ». L’homme a été par la suite extradé vers les Etats-Unis en un temps record, puisqu’il a été présenté devant un juge fédéral et a plaidé non coupable le 23 mars de la même année.
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