Nicolas Sarkozy mis en examen pour « association de malfaiteurs », une première pour un ex-chef d’Etat français
L'ancien président de la république française, Nicolas Sarkozy, a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » dans l'affaire des financements libyens. Une première en France dans l'histoire judiciaire pour un chef de l'Etat, selon Mediapart, qui a révélé l'information ce vendredi 16 octobre. Ce nouveau chef d'accusation survient deux ans après sa tripe mise en examen dans cette même affaire pour « corruption », « recel de détournements de fonds publics [libyens] » et « financement illicite de campagne électorale ».
Selon le Code pénal (article 450-1), « constitue une association de malfaiteurs tout groupement formé ou entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un ou plusieurs crimes ou d'un ou plusieurs délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement ».
D'après Mediapart, « deux anciens ministres de Sarkozy, Claude Guéant et Éric Woerth, qui furent les chevilles ouvrières de la campagne présidentielle de 2007, l’un comme directeur de campagne, l’autre comme trésorier, sont également mis en examen. Éric Woerth est l’actuel président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Tous sont présumés innocents et tous démentent la moindre malversation ».
Thierry Gaubert, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy avait été mis en examen en janvier dernier pour la même charge. Mediapart avait révélé fin 2019 que Thierry Gauvert avait perçu, en 2006, près d'un demi-million d'euros d'argent libyen sur un compte secret basé aux Bahamas. « Il en a ensuite retiré la moitié en cash, en France, avant l'élection présidentielle [de 2007, NDLR] », ajoute la même source.
Cet argent avait transité par l'intermédiaire de Ziad Takieddine, qui assurait un rôle d'émissaire occulte du cabinet Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, auprès du régime libyen. « Il a depuis reconnu s’être impliqué dans des financements entre les deux pays », rappelle Mediapart.
Le virement Gaubert a eu lieu un mois après une rencontre secrète entre Brice Hortefeux, à l'époque ministre des collectivités territoriales sous Sarkozy, et Abdallah Senoussi, chef des services secrets militaires de Libye, suspecté d'être l'ordonnateur du virement ayant atterri aux Bahamas.
Sans oublier que « Brice Hortefeux a bien pris part aux questions financières de l’UMP (aujourd’hui LR), notamment pour la campagne présidentielle de 2007, contrairement à ce qu’il avait assuré en mars 2018 devant la police. Selon ses agendas, il a ainsi participé en 2005 et 2006 à quatre réunions sur le sujet avec le trésorier Éric Woerth, dont deux avec Nicolas Sarkozy en personne ».
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