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15.11.2021 à 12 H 53 • Mis à jour le 15.11.2021 à 12 H 53 • Temps de lecture : 2 minutes
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Environnement

Surexploitation des eaux : le fleuve de la Moulouya ne se jette plus dans la mer

« C’est la première fois de son histoire que la Moulouya ne se déverse plus dans la mer », s'attriste le militant écologiste Mohamed Benata, dans une déclaration à l’AFP relayée ce lundi. « Son débit a faibli à cause de la surexploitation de ses eaux. Le phénomène est dramatique », alerte-t-il.


L'assèchement d'un des plus longs fleuves du Maroc, dont l'embouchure se situe à quelques kilomètres de la cité balnéaire de Saïdia et qui se jetait jusqu'alors dans la Méditerranée, menace désormais les terres agricoles et la biodiversité. L'eau de mer remonte sur 15 kilomètres dans le lit de la Moulouya, poussant les riverains à abandonner l'exploitation de leurs terres à cause d'un excès de salinité.


« Tout est mort à cause de la rareté des pluies et surtout de la salinité du fleuve », constate Ahmed Hedaoui, un cultivateur local. Même son de cloche dans le champ voisin, où son cousin Mustapha a planté des artichauts qui peinent à pousser. « Cela fait deux mois que ce champ n'a pas été irrigué faute d'eau douce. On évite l'eau du fleuve car son sel ravage les sols pour des années », confie ce professeur de français reconverti dans l'agriculture, qui n'exploite plus aujourd'hui qu'un tiers de ses 57 hectares.


Selon l'AFP, la dizaine de cultivateurs rencontrés sur place incriminent la mauvaise gestion de l'eau et l'excès d'infrastructures dans la région, notamment deux stations de pompage et trois barrages. Si la dernière station de pompage, mise en service il y a six mois près de la ville voisine de Zaio, permet d'irriguer 30.000 hectares, elle a porté « le coup de grâce aux agriculteurs de la Basse Moulouya », s'indigne Mustapha Hedaoui.


Au ministère de l'Agriculture, on impute l'assèchement du fleuve et sa salinité à la sécheresse. « Certes les stations de pompage ont un impact sur le débit du fleuve mais des études ont été réalisées en amont pour éviter tout déséquilibre », affirme à l'AFP le directeur régional du ministère Mohamed Bousfou. « Pour la répartition de l'eau douce, on la distribue en priorité à l'arboriculture plutôt qu'aux cultures maraîchères parce qu'on vit une situation exceptionnelle de sécheresse », assure-t-il.


L'aridité est amenée à augmenter progressivement au Maroc jusqu'en 2050 en raison de la baisse attendue de la pluviométrie (-11 %) et de l'augmentation de la température (+1,3°C), selon un rapport du ministère de l'Agriculture. Le réchauffement climatique entrainera une « diminution de la disponibilité en eau d'irrigation de plus de 25 % », prédit ce même rapport.


L'embouchure du fleuve, désormais envahie par les détritus, abrite pourtant une des réserves naturelles les plus riches de la région d'Oujda, non loin de l'Algérie. « Sa faune et sa flore n'en sortiront pas indemnes », prévient Mohamed Benata.

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