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04.11.2022 à 00 H 53 • Mis à jour le 04.11.2022 à 00 H 55
Par
Banque Mondiale

Action climatique : 78 MM$ d’investissements nécessaires pour le Maroc d’ici 2050

Ferid Belhaj, Vice-président, Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale Crédit: MAP
Près de 78 milliards de dollars, en valeur actuelle, est le montant total des investissements nécessaires pour ancrer solidement le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone à l'horizon 2050, selon le Rapport sur le climat et le développement (CCDR) du Maroc, élaboré par la Banque mondiale

Le Rapport sur le climat et le développement (CCDR) du Maroc, élaboré par la Banque mondiale, a été présenté jeudi à Rabat, lors d'une conférence en présence du ministre de l’Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka.


Les CCDR sont un nouvel outil de diagnostic de la Banque mondiale ayant pour objectif d'étudier les liens entre climat et développement et de cerner les interventions prioritaires pour renforcer la résilience et atténuer les émissions de carbone tout en soutenant la croissance économique et en réduisant la pauvreté.

 

Investir en moyenne 1,4 % du PIB par an

Investir en moyenne 1,4 % du PIB par an pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les pays en développement jusqu'à 70 % d'ici 2050 et renforcer la résilience, indique le Groupe de la Banque mondiale dans un communiqué publié jeudi.


Dans une nouvelle analyse intitulée « Climat et développement : un programme d’action », l'institution financière internationale souligne que les besoins d'investissement sont nettement plus élevés dans les pays à faible revenu qui sont plus vulnérables au risque climatique, dépassant souvent 5 % du PIB.


L'analyse compile et harmonise les résultats des rapports nationaux sur le climat dans plus de 20 pays qui représentent 34 % des émissions mondiales de GES, dont le Maroc.


Ces pays auront besoin de montants accrus de financements concessionnels et de subventions pour faire face aux impacts du changement climatique et se développer selon une trajectoire à faibles émissions de carbone, affirme le document.


Cette approche de l'action climatique peut aider ces pays à faire face aux impacts négatifs du changement climatique, tout en générant des impacts positifs sur le PIB et la croissance économique, et en produisant des résultats de développement essentiels tels que la réduction de la pauvreté, indique la Banque mondiale.


Les principales conditions de réussite comprennent des réformes efficaces, une meilleure allocation des ressources publiques, une plus grande mobilisation des capitaux privés et un soutien financier important de la part de la communauté internationale.


« La réalisation des objectifs climatiques et de développement doit aller de pair. L'action climatique est un bien public mondial clé, nécessitant de nouveaux financements importants de la part de la communauté internationale et des mécanismes d'afflux », souligne le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass.


Pour atteindre cet objectif, Malpass met l'accent sur la nécessité de mener des actions climatiques bien hiérarchisées et séquencées, d'assurer une forte participation du secteur privé et de fournir un soutien international substantiel.


L'analyse de la Banque mondiale note également que si tous les pays doivent intensifier leur action climatique, les pays à revenu élevé, avec leur plus grande responsabilité en matière d'émissions, doivent montrer la voie avec une décarbonation plus profonde et plus rapide, ainsi qu'un soutien financier accru aux pays à faible revenu.


Les principaux émetteurs actuels et futurs du monde en développement ont également un rôle clé à jouer pour que le monde atteigne les objectifs de l'Accord de Paris, affirme l'institution basée à Washington, qui souligne l'importance de hiérarchiser et séquencer les investissements clés et les réformes politiques.


« Ceux-ci offriront de multiples avantages. Et les réductions d'émissions peuvent produire des résultats de développement immédiats tels qu'une vulnérabilité réduite à la volatilité des prix des combustibles fossiles, des balances commerciales améliorées et une sécurité énergétique renforcée, ainsi qu'une meilleure qualité de l'air et des impacts positifs sur la santé », explique la même source.


Trois domaines d’action prioritaires pour le Maroc

Le rapport consacré au Maroc est le premier publié pour un pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), a noté le directeur général des Opérations de la Banque mondiale, Axel van Trotsenburg relevant que le CCDR identifie les domaines des actions prioritaires sur lesquelles il faut revenir pour renforcer la résilience et réduire les émissions tout en soutenant la croissance économique.


Pour le Maroc trois enjeux prioritaires sont identifiés en soutien à une action climatique urgente : lutter contre la pénurie d’eau et les sécheresses, améliorer la résilience aux inondations et décarboner l’économie en se penchant également sur les enjeux transversaux que constituent le financement, la gouvernance et l’équité.


Près de 78 milliards de dollars (MM $), en valeur actuelle, est le montant total des investissements nécessaires pour ancrer solidement le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone à l'horizon 2050, selon le CCDR du Maroc, élaboré par la Banque mondiale.


Investir maintenant dans l’action climatique procurera « d’importants bénéfices au Maroc », en permettant de créer de nouveaux emplois, de redynamiser les zones rurales et de transformer le pays en un pôle industriel « vert » tout en l’aidant à atteindre plus largement ses objectifs de développement, indique le rapport, présenté jeudi à Rabat, par Carole Megevand, Leader de secteur Développement durable pour les pays du Maghreb.


La réalisation de ces investissements sera progressive, mais leur rentabilité sera considérable, faisant ainsi du Maroc un environnement attractif pour les investissements étrangers directs et un centre d’exportations, en plus de stimuler la croissance économique.


Et de souligner que si les investissements dans les infrastructures hydrauliques revêtent une importance capitale, ils doivent s'accompagner de réformes dans le secteur de l’eau et de changements de comportement chez les consommateurs.


67 à 90 M $ d’investissement moyen par an

Selon les estimations du rapport, un niveau optimal d’investissements dans la gestion du risque de catastrophe permettrait de couvrir l’équivalent de 15 à 20 % des pertes moyennes annuelles, soit un montant annuel d’investissement moyen compris entre 67 et 90 millions de dollars (M $).


Par ailleurs, afin de décarboner l’économie du pays à l’horizon 2050, le rapport met l'accent sur la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles et le déploiement massif de l’énergie solaire et éolienne.


85 % d’électricité à envisager en EnR d’ici 2050

Selon les projections du rapport, plus de 85 % de l’électricité pourrait être produite à partir d’énergies renouvelables (EnR) d’ici 2050, contre 20 % en 2021. Avec, à la clé, la création d'au moins 28 000 emplois nets par an (soit 140 000 emplois en cinq ans) dans les seuls secteurs du renouvelable et de l’efficacité énergétique.


Les gains sur le front de l’emploi pourraient même être supérieurs en tenant compte du développement de l’hydrogène vert, de la mobilité électrique ou d’autres investissements industriels verts dans le Royaume.


Coût de la décarbonation : 53 MM $ en 30 ans

Le rapport évalue à environ 53 MM $ le coût de la décarbonation au cours des trois prochaines décennies, sachant que ces investissements seront en grande partie pris en charge par le secteur privé, sous réserve de la mise en œuvre de politiques sectorielles adaptées.


L’impact économique net serait cependant positif : réduction des importations de combustibles fossiles et d'ammoniac, sécurité énergétique accrue, diminution de la pollution atmosphérique et moindre vulnérabilité aux chocs internationaux sur les prix des hydrocarbures.


La décarbonation pourrait permettre au Maroc de devenir un exportateur net d’énergie verte et d’hydrogène vert et de faire du Royaume un pôle d’investissements et d'exportations industriels verts, notamment vers l’Union européenne.


Plus de 23 MM $ à consentir d’ici 2030

Les besoins d’investissement en matière d’atténuation et d’adaptation nécessiteraient environ 23,3 MM $ d’ici 2030 (dont les deux tiers consacrés à l’adaptation), 25 MM $ entre 2031 et 2040, et 29,5 MM $ entre 2041 et 2050.


Le vice-président de la Banque mondiale pour la Région MENA, Ferid Belhaj a souligné au sujet des investissements nécessaires au développement économique l'importance d'avoir une plateforme ouverte et propice aux investissements privés.


Et de soutenir que le rôle de l’État dans l'économie doit être revu et que le rôle du secteur privé dans la promotion et le développement économique doit être prééminent, en tirant davantage profit des potentialités du secteur privé, de l'entrepreneuriat et de la créativité.

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