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#Résistance
04.05.2016 à 18 H 00 • Mis à jour le 05.05.2016 à 11 H 33 • Temps de lecture : 17 minutes
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Le combat sans fin des fils de Mohammed V

Résistance Un dimanche de février 1954, les tracts glissés par Mohammed Nouri et ses lieutenants sous les portes du quartier Derb Soltane annoncent la naissance de l'Organisation des fils de Mohammed V. Pendant deux ans et à quelques centaines de mètres du palais des Habous, ces tous jeunes adultes vont lutter contre la puissance coloniale et ses alliés pour le retour du sultan en exil. Mais les volontés hégémoniques du puissant parti de l'Istiqlal dans le jeune Maroc indépendant de 1956 signent le début du calvaire pour les gamins du quartier. De la torture à la prison, soixante ans après, trois survivants se battent pour la vérité. Le Desk les a rencontrés.
Pièces à l'appui, Mohammed Nouri et ses deux amis ont décidé de faire entendre leur voix. MOHAMED DRISSI KAMILI / LE DESK


A l'ombre des arbres de la place Sraghna où il nous accueille, Mohammed Nouri n'a rien perdu de la vigueur de sa jeunesse. L'homme, étonnamment en forme pour ses 81 ans, nous sourit et nous conduit jusqu'à chez lui. A ses côtés, Abdeslam Soufi (82 ans) et Amar Choukri (86 ans). Liés par une amitié vieille d'un demi-siècle, ils ont accepté, pour Le Desk, de raconter les années de lutte, la torture, la prison, quatre décennies de silence et leur ultime combat pour la vérité. En captivité, Mohamed Nouri a consigné leur histoire dans un journal. Récit.

PARTIE I

Des lance-pierres aux 6,35mm

La presse coloniale évoquant le massacre d'avril 1947. Le directeur de La Vigie Marocaine, le docteur Emile Eyraud, sera assassiné le 30 juin 1954. MONTAGE LE DESK


 

Tanger, 1947 : dans la zone internationale, le sultan Mohamed Ben Youssef appelle à l'unité du Maroc et brise la convention tacite qui veut que le souverain alaouite salue la grandeur de la France à l'occasion de ses discours. En cause : le massacre, trois jours plus tôt à Casablanca, de quelque cent quatre-vingt civils par les tirailleurs sénégalais de l'armée coloniale, selon les chiffres du protectorat. Parmi les témoins impuissants de ce carnage, le jeune Abdeslam Soufi, alors âgé de dix ans.


Cinq années plus tard, le leader syndicaliste tunisien Farhat Hached est assassiné avec le soutien des services secrets français. Les 7 et 8 décembre 1952, Casablanca s'embrase alors. La fièvre indépendantiste gagne peu à peu le pays. La France manœuvre avec le pacha El Glaoui, exile le sultan en 1953, et place sur le trône Mohammed Ben Arafa. Le nouveau sultan, à la botte de la puissance coloniale, échappe de peu à la mort le 11 septembre 1953 lorsqu'un jeune indépendantiste du nom d'Allal Ben Abdallah tente de l'assassiner en fonçant vers le cortège au volant de son cabriolet Ford.


Le logo de l'Organisation des fils de Mohammed V (Monadamat Abnaa Mohamed ElKhamis).
Mohammed Nouri, créateur de la cellule, pose avec son ami Allal Bikbichi, qui dirige le Flambeau de la Liberté.
Au matin du dimanche 7 février 1954, Mohammed Nouri Belhoussine et ses acolytes collent aux murs de Derb Soltane les tracts qu'ils ont également glissé sous les portes des maisons du quartier. Monadamat Abnaa Mohamed ElKhamis, l'organisation des fils de Mohammed V, est née.


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