« Nous passons le bonjour à l'ancien chef des services de contre-espionnage Bernard Squarcini en publiant une petite partie des archives de sa correspondance ». Les administrateurs du site KazaWord, qui ont mis en ligne les mails de l'ancien chef du renseignement intérieur français - la DCRI - dévoilent les activités lucratives de Squarcini dans le renseignement privé après avoir rendu son tablier de maître espion au service de l’État. Ces courriels, dont Mediapart s'est fait l'écho, mettent en lumière l'hyperactivité du jeune retraité : au Kazakhstan, pour le compte du gouvernemen au Gabon, pour y développer les activités de son fils expatrié, mais aussi aux côtés de LVMH, le groupe de Bernard Arnault lors de la tentative de prise de contrôle d'Hermès.
Une opération de surveillance économique sur les membres de la famille Hermès – et notamment sur Simon-Xavier et Patrick Guerrand-Hermès, expatriés au Maroc – confiée à une officine privée d'intelligence économique, Arcanum, composée d'anciens membres du renseignement israélien et avec laquelle Squarcini avait ses habitudes.
Bernard Squarcini et Nicolas Sarkozy. C'est sous le mandat de son ami que Squarcini prend la tête de la DCRI. AFP
L'arrestation d'Yvan Colonna, assassin présumé du préfet Claude Erignac, est un des succès de Squarcini aux commandes de l'appareil sécuritaire. AFP
Le Squale, ici au Ministère de l'intérieur en 2011, fera les frais du nettoyage prévu par François Hollande à son arrivée à l'Elysée. LIONEL BONAVENTURE / AFP
Le gendarme de la bourse français est saisi en 2011 du cas LVMH/Hermès. FRED DUFOUR / AFP
Simon-Xavier et Patrick Guerrand-Hermès, héritiers de la grande famille française, sont expatriés au Maroc. CCSquarcini, de Sarkozy à Bernard Arnault
Né à Rabat en 1955, le Squale, comme on le surnomme, a gravi peu à peu les échelons de l'appareil sécuritaire hexagonal. Pour le compte de l’État français, il traque les indépendantistes basques et corses, et contribue notamment à l'arrestation d'Yvan Colonna, assassin présumé du préfet Claude Erignac. Le coup de filet scelle l'amitié entre le directeur-adjoint des RG et le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy. C'est ainsi que le 2 juillet 2008, Squarcini prend la tête de la nouvelle DCRI, née de la fusion entre la DST et les Renseignements Généraux. Il s'y illustre notamment en obtenant les fadettes du journaliste Gérard Davet, afin de traquer la source qui a donné au journaliste les informations sur l'affaire Woerth-Bettencourt.
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