n°202.En Tunisie, un pas en avant, un pas en arrière
Il aura fallu 117 voix pour, une abstention et 9 contre pour que cette loi discutée depuis deux ans au sein de l’assemblée des représentants du peuple en Tunisie passe, non sans douleur. Mercredi 13 septembre, malgré une mobilisation des députés de l’opposition qui ont interrompu plusieurs fois la séance plénière, les députés du parti de la présidence Nidaa Tounes et ceux du parti islamiste Ennahda ont voté avec quelques petits partis une loi dite de « réconciliation ». Seul projet de loi proposé par la présidence de la République, ce texte instaure une « amnistie » ou une « grâce », comme le mentionne le texte, pour des fonctionnaires et fonctionnaires assimilés, compris au sens large comme les petits fonctionnaires mais aussi les ministres, juges et ambassadeurs. Cette qualification concernerait quelque 2 000 personnes visées par la justice, depuis la révolution, pour des actes de corruption sous la dictature de Ben Ali.
« Cette loi risque de réactiver les réseaux des administratifs qui travaillaient pour le compte des clans d'affaires proches de Ben Ali et de sa femme. Pour l'instant, beaucoup d'entre eux sont au frigo dans l'administration, certains essaient de la saboter, quelques centaines ont fait de la prison et voudraient réintégrer la fonction publique », redoute Michaël Ayari, chercheur à l’International Crisis Group.
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