n°465.Guerre à l’Iran: la solitude de Trump
Duplicité ou incohérence de la diplomatie des États-Unis ? Au moment où les chancelleries de la planète s’alarment des rumeurs de guerre autour du Moyen-Orient et où Washington et ses alliés locaux – Israël, Arabie saoudite, Émirats arabes unis – menacent de répondre par les armes à une attitude jugée menaçante de l’Iran, le président américain affirme qu’il ne veut pas la guerre mais souhaite l’ouverture d’un dialogue avec Téhéran.
Avant de tweeter que « si l’Iran veut se battre, ce sera la fin officielle de l’Iran ». Puis d'assurer, lundi dernier au cours d'un voyage au Japon : « Nous ne voulons pas de changement de régime, nous voulons qu'il n'y ait pas d'armes nucléaires. »
Comment s’explique une conjoncture stratégique aussi extravagante, ou une communication aussi confuse, dans une région ultrasensible et déjà très instable où le moindre incident ou malentendu peut dégénérer en conflit majeur ? Comment un président qui a fait campagne en dénonçant le coût exorbitant des opérations militaires extérieures et en promettant de rapatrier les quelque 70 000 soldats encore déployés au Moyen-Orient et en Afghanistan peut-il menacer de lancer son pays dans une nouvelle guerre ? Et annoncer l'envoi dans la région de 1 500 soldats supplémentaires ?
La tentation est forte, naturellement, d’imputer la responsabilité de cette situation à l’amateurisme et à l’aventurisme de l’administration Trump. Lorsqu’un président américain choisit comme conseiller à la Sécurité nationale un politicien aussi brutal que John Bolton, connu pour son mépris de l’ONU et partisan acharné des changements de régime par les armes dans les pays hostiles à Washington lorsqu’il transfère de la direction de la CIA au Département d’État un proche du Tea Party aussi belliqueux et primaire que Mike Pompeo lorsqu’il désigne pour traiter l’historique dossier du conflit israélo-palestinien son propre gendre, Jared Kushner, jeune milliardaire enrichi comme lui dans l’immobilier, mais aussi inexpérimenté et incompétent que lui en matière de relations internationales, le pire est à craindre.
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