n°259.Iran: comment Rohani est pris en étau
Une voie royale semblait s’ouvrir devant lui. Jusqu’alors, le président Hassan Rohani était allé de succès en succès. Il avait réussi les interminables et difficiles négociations sur le nucléaire et imposé l’accord du 14 juillet 2015 aux radicaux iraniens, qui n’en voulaient pas. Puis il avait été réélu triomphalement, dès le premier tour, avec plus de 70 % des suffrages, aux élections présidentielles de mai 2017. Il avait ensuite redressé l’économie iranienne, mise à bas à la fois par les sanctions internationales et la politique ubuesque de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad. Il pouvait même espérer succéder au Guide la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, que l’on sait malade, et il avançait discrètement ses pions en coulisse dans cette direction. C’était compter sans ceux qui, en Iran, ne comptent pas, les damnés de la République islamique, les « mostazafin » (les déshérités) dont parle le Coran et au nom desquels la Révolution islamique de 1978-79 s’est faite, et qui étaient supposés être les enfants chéris du régime, en même temps que sa base sociale.
Désormais, la situation s’est inversée pour le président iranien. La voie royale s’est transformée en un étau. D’un côté, les émeutes sporadiques, avec des manifestants qui scandent : « Mort à Rohani ! ». De l’autre, les pressions et les manigances des factions radicales qui s’emploient à saper sa politique et aimeraient le voir tomber. Paradoxe iranien : les ennemis de la République islamique et ses ultras se retrouvent ensemble pour dénoncer le président iranien, au risque pour les seconds de fragiliser l’ensemble du régime.
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