n°521.Le Moyen-Orient face à un grand bouleversement ?
Jusqu’à présent, une des règles intangibles de la géopolitique moyen-orientale était que les États-Unis protégeaient coûte que coûte leur approvisionnement en pétrole (et donc celui du reste de la planète) et par conséquent le premier fournisseur mondial, l’Arabie saoudite. Mais, depuis l’attaque du samedi 14 septembre 2019 contre deux sites pétroliers saoudiens, cet axiome a soudain perdu de sa pertinence. La moitié de la production d’or noir saoudien, soit 5 % du flot quotidien mondial, a été interrompue par une série de frappes de drones et de missiles et Washington, pas plus que Riyad, n’a répliqué. Au contraire, les signaux envoyés par l’administration américaine ont même paru singulièrement confus.
Certes, la question de la responsabilité de ces attaques reste en suspens. Les Houthis yéménites ont beau avoir revendiqué l’assaut, nul ne croit vraiment qu’ils aient pu mener de leur propre chef une opération aussi compliquée et aussi précise. Les Iraniens ont démenti en être les auteurs mais, dans le même temps, ils s’en sont ouvertement félicités au point d’en livrer également une interprétation. « Les Yéménites n’ont pas frappé un hôpital, ils n’ont pas frappé une école. Ils ont simplement frappé un centre industriel, attaqué pour vous mettre en garde », a tancé le président iranien Hassan Rouhani en conseil des ministres, s’adressant à l’Arabie saoudite. Avant d’ajouter :« Tirez les leçons de cet avertissement et considérez qu’il pourrait y avoir une guerre dans toute la région. »
Le ministère saoudien de la défense a révélé que l’attaque avait été menée par dix-huit drones et quatre missiles de croisière (en plus de trois autres missiles, qui n’ont pas atteint leurs cibles), qui ne provenaient nullement du sud, où se trouve le Yémen, mais plutôt du nord, en direction de l’Iran et de l’Irak. Si l’on ajoute à ce faisceau de présomptions le comportement récent de Téhéran – arraisonnement de navires dans le golfe Persique, drone américain abattu –, il ne fait guère de doute que l’Iran est à la manœuvre. Soit directement, soit plus certainement indirectement grâce à son réseau d’affidés, Houthis au Yémen et milices chiites en Irak.
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