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16.09.2018 à 03 H 42 • Mis à jour le 16.09.2018 à 03 H 44 • Temps de lecture : 14 minutes
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n°351.MbS, prince héritier d’Arabie, un «féroce» qui dévore son royaume

Sur la scène internationale, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane va d’échec en échec. Sur le plan intérieur, ses mesures libérales s’accompagnent d’une répression terrible. Et son fabuleux projet économique « Vision 2030 » a du plomb dans l’aile. Son avenir est aussi lié à celui de Donald Trump

Il était le dirigeant qui avait les meilleurs atouts pour jouer les parties en cours au Proche et au Moyen-Orient : à l’intérieur du Royaume, la richesse de la première puissance pétrolière du monde, la promesse d’être roi et de régner plusieurs décennies, le soutien d’une partie de la jeunesse – celle qui cherche à s’échapper du carcan conservateur et religieux qui emprisonne la société –, celui des Saoudiennes – qui rêvent que soit mis fin à un tutorat qu’elles sont de plus en plus nombreuses à dénoncer –, celui des technocrates et des libéraux. Plus encore, il bénéficiait de l’image de l’homme providentiel que le pays attendait  à l’extérieur, les alliés amis les plus puissants, pas seulement les États-Unis ou la France, mais aussi la Russie et la Chine. Même Israël lui faisait – et lui fait encore – les yeux les plus doux.


En quelques mois, Mohammed ben Salmane, le plus souvent désigné par ses initiales MbS, le prince héritier saoudien, a brûlé beaucoup de ses cartes et dilapidé une grande partie de son crédit. Finie l’image de prince éclairé, jeune – 32 ans – donc capable d’être à l’écoute de la société et d’imposer davantage de tolérance dans un pays qui en est totalement dépourvu. Un portrait que lui ont fabriqué sur mesure les meilleures agences américaines et européennes – en France : Publicis, Image 7, Edile Consulting, Havas… – et qui a beaucoup contribué à ses visites triomphales de Washington à Paris.


MbS invité à Washington le 17 juin 2017. CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES


Aujourd’hui, en dépit de son sourire et de son physique charmeur, c’est d’abord une crainte terrible qu’il suscite. Jamais il n’avait aussi bien porté son surnom : le « Féroce »« Il est vraiment féroce, confirme un journaliste travaillant pour un média saoudien. Il règne aujourd’hui une atmosphère de peur dans le royaume. Je rencontre beaucoup d’hommes d’affaires : tous ont peur. Peur de parler au téléphone portable. Peur d’investir. Peur de se faire arrêter sans aucun procès. Cela n’a jamais été comme cela en Arabie. Et je ne parle même pas de l’opacité. On ne sait rien de ce qui s’y passe. »

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