Affaire Meriem: El Otmani presse le gouvernement d’encadrer l’avortement
L’ancien chef du gouvernement et membre du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Saâdeddine El Otmani, s’est prononcé mercredi sur Twitter, au sujet de la mort tragique de Meriem.
Cette adolescente de 14 ans est décédée dans la nuit du 6 au 7 septembre alors qu’elle subissait un avortement clandestin non consenti dans la maison de son violeur, dans la région de Midelt.
Alors qu’une légalisation sur la question de l’avortement se fait attendre depuis sept ans, El Otmani interroge, mercredi via un tweet, le gouvernement actuel de Aziz Akhannouch sur le projet de loi qui a été mis en place en 2015 et qui prévoyait la dépénalisation de l’avortement dans quelques cas de force majeure, notamment le viol, l’inceste et les malformations congénitales graves. Il demande ainsi « pourquoi le gouvernement actuel a retiré ce projet de loi », peut-on lire sur son tweet.
En novembre 2021, le gouvernement avait retiré du parlement le projet du Code pénal déposé depuis 2016 à la Chambre des représentants, en vue d'amender ce texte dans sa globalité. Cela « offre la possibilité de retirer des projets de loi devenus obsolètes et de les remplacer par de nouveaux texte », avait indiqué, à cette occasion, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.
Pour rappel, la diffusion sur la chaine France 2 d’un reportage sur l’avortement clandestin au Maroc avait remis le débat sur la pénalisation de l’avortement au premier plan.
Un projet de loi a été mis en place en 2015, suite à l’intervention du Roi Mohammed VI, donnant la possibilité d’avorter en cas de force majeure. Ce projet de loi a été adopté en Conseil de gouvernement en mai 2016, et devait ensuite passer au parlement pour être discuté en commission avant d’être voté. Aujourd'hui pointé du doigt pour avoir « mis ce projet dans les tiroirs », le PJD s’était déclaré en 2016, en faveur d’une légalisation partielle de l’avortement.
Par ailleurs, El Otmani avait déclaré, au lendemain des discussions sur ce projet de loi, qu'il ne renoncerait pas au « référentiel islamique » du pays. Aujourd’hui, il affirme dans un tweet que « les dispositions de ce projet de loi sont conformes aux fatwas émises par les Oulémas ».
Pour rappel, les articles 449 à 504 du Code pénal, sanctionnent lourdement la pratique de l’avortement (sauf si la vie de la mère est en danger). Dans sa mouture actuelle, le Code pénal prévoit jusqu’à deux ans d’emprisonnement pour une femme ayant recours à l’avortement de manière illégale et d’un à cinq ans pour les médecins pratiquant un avortement.
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