Algérie : imposante marche contre le blocus imposé au milliardaire Issad Rebrab

En conflit avec plusieurs proches du président Abdelaziz Bouteflika et un régime qu’il accuse de vouloir « tout museler », Issad Rebrab, PDG du groupe Cevital et magnat de la presse, dispose de la première fortune privée d’Algérie, estimée à 2,7 milliards d’euros. FAROUK BATICHE / AFP/ GETTY IMAGES

Des milliers de personnes ont organisé jeudi à Bejaia en Kabylie, une marche imposante pour protester contre le blocage des projets d’un homme d’affaires qui se dit traqué par le régime, rapportent les médias locaux, dont TSA.

Organisée par un comité de soutien aux travailleurs du groupe Cevital de l’homme d’affaires Issad Rebrab, première fortune du pays, la marche a dénoncé la décision de la direction du port de Bejaia qui a refusé l’accostage de deux bateaux transportant l’équipement nécessaire à l’installation d’une usine qui va générer, selon le groupe, pas moins de 500 emplois directs.

Tout au long du parcours de la marche, les manifestants scandaient des slogans hostiles au régime et dénonçant les blocages dont souffre le groupe dont le patron accuse certains cercles du pouvoir de travailler à sa perte, rapportent les mêmes sources.

Dans un communiqué publié mardi, ce comité de soutien a accusé les pouvoirs publics de « bloquer tout investissement dans la wilaya », pointant du doigt les « deux poids deux mesures » pratiquées par les pouvoirs publics « pour la délivrance d’autorisation pour l’implantation d’une unité de la même nature dans une région et pas dans une autre ».

L’homme d’affaires algérien considéré comme un proche de l'ancien puissant patron des services secrets, le général Toufik, avait créé la polémique en affirmant en octobre dernier que les autorités algériennes voulaient l’arrêter à son retour au pays, dans le sillage du conflit qui l’a opposé au ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb.

Issad Rebrab a accusé publiquement le gouvernement algérien de bloquer ses investissements et de ne pas « encourager les investisseurs ». Des déclarations qui n’ont certainement pas plus.

La cabale contre Issad Rebrab s’est illustrée après son interdiction de participer du Forum d’investissements algéro-britannique, tenu il y a une année à Alger.

En réaction, Rebrab estime que les attaques dont il est l’objet participent d’une volonté de neutraliser toutes les voix qui apportent la contradiction aux options du pouvoir.

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