Irak: Trois morts à Kerbala où des manifestants ont tenté d’entrer dans le consulat iranien

Manifestation devant le consulat iranien à Kerbala, en Irak, le 3 novembre 2019. Mohammed Sawaf / GETTY IMAGES

Les forces irakiennes de sécurité ont ouvert le feu dans la nuit de dimanche à lundi sur des manifestants qui tentaient de pénétrer à l'intérieur du consulat iranien à Kerbala, la ville sainte chiite située dans le sud du pays, faisant trois morts, a-t-on appris lundi de sources médicales et proches des services de sécurité.

Les manifestants dénonçaient l'influence de l'Iran sur l'Irak. Ils s'étaient rassemblés dimanche dans la soirée devant le consulat. « Nous sommes venus pour décrocher le drapeau iranien et hisser le drapeau irakien à la place », déclarait l'un d'eux sous couvert d'anonymat.

Les trois décès ont été confirmés par la Haute Commission irakienne des droits de l'homme, qui a précisé qu'ils avaient été mortellement blessés par balles. Une dizaine d'autres personnes, y compris des membres des forces de sécurité, ont été touchées, ajoute l'IHCHR.

A Bagdad, plusieurs milliers de manifestants antigouvernementaux se sont de nouveau réunis dans la journée de lundi.

Le mouvement de contestation a éclaté début octobre, contre les conditions de vie précaires, la situation des services de santé et de l'éducation et les agissements de la classe politique.

« La jeunesse subit les difficultés économiques, des explosions, l'oppression. Nous voulons éliminer l'intégralité de l'élite politique. Nous voulons nous débarrasser de ce gang », expliquait un des manifestants croisés lundi place Tahrir, dans le centre de la capitale.

Le Premier ministre Adel Abdoul Mahdi, qui s'est dit prêt à démissionner si la classe politique s'entend sur le nom de son successeur, a appelé dimanche soir les manifestants à suspendre la contestation qui, dit-il, coûte des milliards de dollars à l'économie irakienne.

Plus de 250 personnes ont perdu la vie depuis le début du mouvement.

©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.