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#Reportage
20.03.2016 à 17 H 05 • Mis à jour le 21.03.2016 à 15 H 57 • Temps de lecture : 13 minutes
Par

L’Amérique gagnée par l’islamophobie

RECIT «Hate crimes», mosquées vandalisées, injures islamophobes font écho aux dérapages verbaux anti-Islam totalement maîtrisés de Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche. Dans un contexte « post-Irak », la rhétorique populiste amalgamant menace terroriste, Islam, voire un Orient lointain semble prendre solidement racine sur le sol américain, à l'instar de l'Europe. 
Des groupes de l'Association des étudiants musulmans ont organisé une veillée à la mémoire de trois jeunes soudano-américains tués dans l'Indiana. RAISA JANJUA
« Les musulmans, on en parle quand ils sont les méchants. Pas les victimes », s'indigne l'auteur d'un tweet posté il y a quelques jours. « Pourquoi est-ce que ça ne fait pas la une des journaux ? » se demande un autre. Plus de deux semaines après les faits, la nouvelle a fini par se répandre, via l'indignation qu'elle a suscité sur les réseaux sociaux américains : le 24 février dernier, trois jeunes hommes sans histoires, originaires du Soudan et âgés de 17 à 23 ans, ont été exécutés par balle dans une maison inoccupée, à Fort Wayne dans l'Indiana, dans un style qui évoque à la fois les lynchages d'autrefois et les films de mafieux. Les coupables restent inconnus.

Muhannad Tairab, 17 ans, Adam Kamal Mekki, 20 ans et Mohamed taha Omar, 23, ont été retrouvés morts en février 2016 dans une maison à Fort Wayne dans l'Indiana de multiples blessures par balles. FACEBOOK
Des étudiants rassemblés sur Hayden Lawn pour une veillée aux chandelles à la mémoire des trois jeunes musulmans assassinés à Fort Wayne dans l'Indiana, le 24 février 2016. JOHANNA HUCKEBA / THE STATE PRESS

« Quoi d'autre qu'un crime dicté par la haine des musulmans ? ». La rumeur a enflé, et la presse s'est finalement emparée de l'affaire, tandis que la police locale est au contraire formelle, la piste du crime islamophobe n'est pas à retenir. Il faut dire que des trois jeunes hommes dont les photos souriantes circulent maintenant sur internet, seuls deux étaient musulmans, tandis que le troisième était chrétien. Pourquoi parler d'islamophobie ?


Charlie Hebdo, San Bernandino et le 13 novembre
ont fait trainée de poudre

•1 Pompiers et policiers rassemblés devant les bureaux de Charlie Hebdo à Paris le 7 Janvier 2015, après que des hommes armés aient pris d'assaut le journal satirique faisant douze morts. . MARTIN BUREAU / AFP •2 Des enquêteurs du FBI examinent le véhicule dans lequel les deux suspects de la tuerie de San Bernardino ont pris la fuite, le 3 décembre 2015, en Californie. MIKE BLAKE / REUTERS •3, 4 Des policiers et des pompiers quadrillent le quartier du Bataclan le 14 novembre 2015 à Paris après la plus grande attaque terroriste que la France ait subie. FRANCOIS GUILLOT / AFP

C'est sans doute en bonne partie une question d'ambiance. Aux Etats-Unis, tous les ans, le FBI publie le rapport statistique des « hate crimes », crimes motivés par la haine - plusieurs milliers de crimes et de délits y sont recensés. Les victimes sont ciblées en raison de leur appartenance ethnique, de leur orientation sexuelle ou, c'est ce qui nous intéresse ici, de leur religion. Sans surprise, en 2014, les victimes sont majoritairement des juifs comme lors des années précédentes - mais 16 % des agressions motivées par l'appartenance religieuse ont visé des musulmans. Qui constituent 1 % de la population... En outre, il s'agit du chiffre de l'an dernier.

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