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06.09.2021 à 12 H 43 • Mis à jour le 07.09.2021 à 16 H 55 • Temps de lecture : 8 minutes
Par La rédaction

Ces élus à scandales qui se représentent aux élections du 8 septembre

Ils sont députés, élus communaux ou régionaux. Bien que traînant casseroles et scandales, ils se sont lancés dans la course aux différents scrutins du 8 septembre prochain. Florilège

Certains ont été condamnés par la justice pour des affaires de dilapidation de deniers publics, d’autres ont été durement épinglés par la Cour des comptes. D’autres encore sont dans le viseur du parquet et encourent de sévères peines de prison ferme. Du PJD au PAM en passant par le RNI et l'USFP ou le MP, des élus au passif lourd n'ont pas hésité à se représenter aux scrutins du 8 septembre prochain.


Omar Hjira, candidat aux législatives à Oujda, et Abdenbi Bioui, candidat aux régionales dans l’Oriental

C’est un cas d’école d’absence de morale au sein des institutions élues au Maroc. Omar Hjira, figure de l'Istiqlal, député et président du Conseil communal d'Oujda et Abdenbi Bioui, président PAMiste de la région de l’Oriental, condamnés début 2019 à successivement deux ans et un an de prison ferme. Innocentés en première instance, ils ont été accablés en appel suite à un recours déposé par le parquet, en se basant sur des rapports de la Cour des comptes, faisant état de détournements de fonds publics et fraudes.


A l’époque, le rapport de la Cour des comptes avait signalé une dépense injustifiée de 40 millions de dirhams pour des travaux d’aménagement de la capitale de l'Oriental, dont des opérations de bétonnage. Mais bien que condamnés, Omar Hjira et Abdenbi Bioui - accessoirement homme d’affaires dans le BTP, dont la société, Bioui Travaux appartenant à sa famille, a décroché le marché de construction du barrage Oued Ghiss, près d’Al Hoceïma pour 839 MDH – ne sont jamais passés par la case prison. Après s’être pourvus en cassation, ils attendent l’arrêt de la Cour, depuis maintenant plus de deux ans.


Mohamed Moubdiî, candidat aux communales et aux législatives à Fqih Ben Salah

Député et anciennement patron du Conseil communal de Fqih Ben Salah, Mohamed Moubdiî, qui avait occupé le poste de ministre de la Fonction publique sous les couleurs du Mouvement populaire (MP) au sein du gouvernement Benkirane, a été convoqué en novembre 2020 par la Brigade nationale de la Police judiciaire (BNPJ) pour répondre à des soupçons de dilapidation d’argent public. La convocation de la BNPJ faisait suite à un rapport de la Cour des comptes épinglant sur huit pages l’ancien ministre.


Les auteurs du rapport avaient relevé des « actes qui concernent la conclusion et la mise en œuvre d’un ensemble de marchés publics liés à la réhabilitation urbaine, y compris les marchés d’études de faisabilité et les marchés de travaux publics qui en découlent, sans tenir compte des exigences pertinentes énoncés dans les lois et règlements en vigueur ».


Dans le détail, la Cour des comptes a mentionné des difficultés liées au projet de création d’une « zone industrielle ». Celui-ci, estimé à 145,2 MDH, « a été mis en veilleuse sans motif clair ». Le document pointe également du doigt la commune Fquih Ben Salah, que Moubdiî préside depuis 1997, pour l’« absence d’un recensement exhaustif du patrimoine immobilier », une « accumulation des restes à recouvrer » ayant atteint 10,3 MDH à fin 2007, la prise en charge, par la commune, des frais de forage d’un puits au domicile du Pacha de la ville ou encore des « retards excessifs dans la réalisation des travaux ».


Hassan Derhem, candidat aux législatives à Boujdour

A la tête de la première compagnie de distribution des hydrocarbures du sud du Maroc, Atlas Sahara, Hassan Derhem est l’un des hommes d’affaires les plus riches du Sahara. Rival de l’istiqlalien Hamdi Ould Errachid, il a présidé durant trois mandats sous le pavillon de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) la commune d’El Marsa dans la banlieue de Laâyoune, avant de subitement démissionner en 2012, et de quitter le parti de la Rose trois ans plus tard.


Aujourd’hui candidat à Boujdour pour le compte du Rassemblement National des Indépendants (RNI), Hassan Derhem est depuis plusieurs mois sous pression en raison d’une enquête menée par le juge d’instruction chargé des crimes financiers à la Cour d’appel de Marrakech, pour des soupçons de détournement et gaspillage de fonds publics, faux et usages de faux et participation. 16 autres personnes, dont des adjoints du milliardaire, des conseillers de la commune ainsi que des employés et des entrepreneurs sont concernés. L’affaire porte sur la mauvaise gestion de la commune et l’attribution de marchés publics et de marchés de travaux sans respect des procédures d’usage, durant les mandats de Derhem.


D’après un rapport de la Cour régionale des comptes de Laâyoune-Sakia El Hamra, plusieurs dysfonctionnements ont été observés lors de la période précédant la démission de Derhem de son poste de président de la commune d’El Marsa. Citons, à titre d’exemple, l’absence de documents relatifs à des marchés de gré à gré contractés en 2010, à hauteur de 1,5 MDH, ou encore des subventions allouées au associations locales et aux œuvres sociales des fonctionnaires, totalisant 1,7 MDH entre 2010 et 2012.


Hassan Derhem est également embourbé dans une bataille judiciaire face aux ayants-droits de l’homme d’affaires français Pierrick Puech, son ex-associé au sein de d’Agrodep Holding, compagnie spécialisée dans l’agroalimentaire. D’après Médias24, Hassan Derhem sera prochainement au tribunal de première instance d’Agadir jugé pour des délits liés à « l’usage frauduleux des fonds » du groupe. Les dégâts sont estimés à « 140 millions de dirhams impliquant plusieurs filiales d’Agrodep », ajoutent nos confrères.


Rachid El Fayek, candidat aux législatives Fès-Sud, aux communales à Fès et aux régionales à Fès-Meknès

Le président PJDiste du Conseil de la ville de Fès, Driss Azami Idrissi, a récemment accusé « certains agents d’autorité à Oulad Tayeb » de « soutenir Rachid El Fayek », président RNI de cette commune de la banlieue sud de la capitale spirituelle. L’ancien ministre des Finances, qui affrontera El Fayek dans la circonscription législative Fès-Sud, a même menacé de dévoiler le nom d’un agent d’autorité si la situation venait à se prolonger.


En septembre 2020, Le Desk dressait un portrait-enquête de ce personnage sulfureux, nouvel homme fort d’Aziz Akhannouch à Fès. A l’époque, El Fayek s’était retrouvé au centre d’une double polémique mêlant sextorsion et guéguerres politiques provinciales. Une jeune femme qui se présente comme adhérente à la jeunesse du RNI accuse El Fayek de l’avoir violée et exploitée sexuellement, en échange d’une promesse de mariage et de prise en charge matérielle. Des captures d’écran d’une supposée conversation entre la jeune femme et l’élu local prolifèrent alors sur les boucles WhatsApp des acteurs politiques de la région.


El Fayek dénonce un chantage orchestré dans le but de lui soutirer de l’argent. Avec la collaboration de la police, il tend une souricière à un individu qui aurait essayé de lui extorquer 500 000 dirhams. La police arrête trois personnes, dont un employé de la commune et encarté au RNI.


La « militante », elle, ne sera ni poursuivie ni inquiétée. Elle opère même une volte-face le jour de l’ouverture du procès des maîtres-chanteurs, niant « les rumeurs la concernant » et expliquant qu’elle souffre de troubles psychologiques.


Mais dans la région, Rachid El Fayek est plutôt connu pour sa gestion décomplexée de la commune. Nos sources à Ouled Tayeb assurent que l’élu « a amassé une fortune considérable grâce à son poste de dirigeant communal », à travers « son intervention personnelle dans les permis de construire et d’habiter et les commissions prélevées sur les licences qu’il est censé fournir ».


El Habib Choubani, candidat à un deuxième mandat à la tête de la région Drâa-Tafilalet

Il est le leader PJDiste qui aura enchaîné le plus de scandales depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir. Député d’Errachidia depuis 2002, il a occupé de 2012 à 2015 le poste de ministre chargé des Relations avec le parlement, avant de prendre la tête du Conseil régional de Draâ-Tafilalet.


Avec Soumia Benkhaldoun, ancienne ministre du gouvernement Benkirane, ils ont été les héros d’une saga politico-amoureuse ayant fait couler beaucoup d’encre. Choubani, déjà marié, a demandé en mariage Benkhaldoun, qui avait divorcé à peine un an plus tôt, laissant planer des questions sur un lien de causalité entre les deux événements et surtout, relançant le débat public sur la polygamie.


En 2016, la presse arabophone révèle les tentations affairistes de Choubani. Celui-ci s’est associé avec d’autres responsables locaux du PJD, pour déposer une demande de location de terres collectives au nord d’Erfoud, dans le cadre d’un projet agricole privé.


Quelques mois plus tard, une dizaine d’acteurs associatifs ont manifesté à Tinghir, pour protester contre l’achat de voitures de luxe – sept 4x4 Volkswavgen - par le Conseil régional, pour la bagatelle de trois millions de dirhams. Imperturbable, Choubani a même annoncé à la presse qu’il « achèterait un hélicoptère dès que les ressources financières le permettront », citant le caractère montagneux de la région.

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